Perdre son chemin (PV Dichali)
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Perdre son chemin (PV Dichali)
Tsukiyo Cyan Dim 10 Jan - 22:35
Il fallait se rendre à l’évidence. Il s’était bel et bien…perdu. Egaré. Paumé. Ce qui, au demeurant, était tout à fait stupide. A la fin du discours du directeur, il s’était éclipsé discrètement vers ce qu’il pensait être les dortoirs. Mauvaise idée. Il aurait mieux fait d’attendre Naosuke. Son frère l’aurait certainement guidé jusqu’aux chambres sans rechigner.
Agacement
Son empressement l’avait à priori mené dans le parc : l’odeur entêtante des fleurs ne pouvait le tromper. Oh, il appréciait tout à fait le calme qui y régnait. La pression de la rentrée dans un nouvel établissement retombait doucement, le laissant un peu las. Un peu mélancolique peut-être.
Nostalgie
Il ne pouvait nier que la précédente académie allait lui manquer. Enfin…Il n’y était pas vraiment attaché, au sens émotionnel du terme. Non. Il y avait fait des rencontres intéressantes. Typiques même. Certes. Mais sa « petite taille » allait lui manquer… En comparaison d’ici, du moins. Il sentait confusément que Sounan’sha était bien plus grande et imposante. Un labyrinthe sans fil d’Ariane pour le maintenir dans le droit chemin.
Un soupir qui trouble le silence
Les prochains jours allaient être difficiles. Stressants. Sounan’ était un défi dont il se serait bien passé. Pas qu’il n’était pas heureux d’être là mais Dieu seul savait à quel point il lui était difficile de se familiariser avec un nouveau lieu. Encore plus quand ce dernier était gigantesque. Un défi de taille…Littéralement.
Agacement
Son empressement l’avait à priori mené dans le parc : l’odeur entêtante des fleurs ne pouvait le tromper. Oh, il appréciait tout à fait le calme qui y régnait. La pression de la rentrée dans un nouvel établissement retombait doucement, le laissant un peu las. Un peu mélancolique peut-être.
Nostalgie
Il ne pouvait nier que la précédente académie allait lui manquer. Enfin…Il n’y était pas vraiment attaché, au sens émotionnel du terme. Non. Il y avait fait des rencontres intéressantes. Typiques même. Certes. Mais sa « petite taille » allait lui manquer… En comparaison d’ici, du moins. Il sentait confusément que Sounan’sha était bien plus grande et imposante. Un labyrinthe sans fil d’Ariane pour le maintenir dans le droit chemin.
Un soupir qui trouble le silence
Les prochains jours allaient être difficiles. Stressants. Sounan’ était un défi dont il se serait bien passé. Pas qu’il n’était pas heureux d’être là mais Dieu seul savait à quel point il lui était difficile de se familiariser avec un nouveau lieu. Encore plus quand ce dernier était gigantesque. Un défi de taille…Littéralement.
Tsukiyo Cyan- Messages : 10
Date d'inscription : 09/12/2009
Age : 32
Re: Perdre son chemin (PV Dichali)
Dichali Myers Lun 11 Jan - 21:23
<< Appartement 6
Sa baie vitrée ayant une superbe vue sur le parc, il n'avait pas eu de mal à trouver celui-ci. En fait, il ne l'aurait pas cherché il serait quand même tombé dessus, tellement il était grand. Un coup à lui rappeler Central Park, la vie trépidante de New York, les douces effluves du gasoil au dernières lueurs du jour quand les bouchons irisaient les rues de la Big Apple de milliers de petits points rouges et blancs...
Mais ici, ce n'était pas pareil. Pas du tout. Beaucoup plus tranquille, plus... zen... Un changement radical, et pour le moins bizarre, mais il s'y ferait. Quand votre mère vous annonçait que "mon chéri, demain soir tu penseras bien à dire au revoir à ton ami Tom, on quitte l'Arkansas pour Las Vegas", et qu'elle vous attendait à la sortie de l'école avec la vieille camionnette remplie de vos quelques possessions le lendemain, on apprenait vite la signification des mots "dépaysement" et "acclimatation"...
Et le maître mot dans ces cas là était "exploration". Ce qu'il était précisément en train de faire, marchant d'un pas tranquille dans les allées de Sounansha Park. Et s'intéressant tout particulièrement aux massifs floraux. Beaucoup de fleurs étaient quelconques, mais il eut la surprise de trouver de la digitale. Bien entendu, les corolles étaient vides, les fées probablement en train de vaquer à leur occupations et de veiller à ce que le jardin se porte bien... Mais il serait intéressant de revenir à la nuit tombée, en espérant qu'elles auraient choisi les fleurs pourpres pour dormir...
Il en était donc à estimer la meilleure heure à laquelle il faudrait qu'il revienne pour son observation, quand il remarqua un peu plus loin un jeune homme sur le chemin. Un élève probablement, ou peut-être alors un membre du personnel ? Impossible de le déterminer à cette distance, mais il optait plutôt pour sa première idée. La personne qui s'avançait lentement, accompagnée d'un chien, semblait trop jeune pour travailler déjà.
Il se demanda un instant ce qu'il pouvait faire là, avant que les mots "discours" et "directeur" ne fassent irruption dans son esprit. Il avait dû lire ça sur une affiche du Hall, en allant chercher ses clefs. Peut-être que le jeune en revenait ? Ou alors il avait marché sur une herbe d'égarement, et avait perdu sa route ! S'il y avait des fées dans ce jardin, il y avait fort à parier que des pixies soient présents également...Et s'il avait perdu son chemin à cause d'une telle herbe, il n'y avait que deux solutions...
Résolu à aider la pauvre victime des lutins, il s'approcha donc du garçon, le hélant dès qu'il fut assez près pour attirer son attention. Parce qu'aussi étrange que ça puisse être, il ne l'avait pas encore remarqué...
"Hey gamin !"
Il parcourut rapidement les derniers mètres le séparant de l'étudiant présumé avant de reprendre avec un sourire.
"Tu n'as pas l'air de savoir tu vas où... Tu perdu ?"
Sa baie vitrée ayant une superbe vue sur le parc, il n'avait pas eu de mal à trouver celui-ci. En fait, il ne l'aurait pas cherché il serait quand même tombé dessus, tellement il était grand. Un coup à lui rappeler Central Park, la vie trépidante de New York, les douces effluves du gasoil au dernières lueurs du jour quand les bouchons irisaient les rues de la Big Apple de milliers de petits points rouges et blancs...
Mais ici, ce n'était pas pareil. Pas du tout. Beaucoup plus tranquille, plus... zen... Un changement radical, et pour le moins bizarre, mais il s'y ferait. Quand votre mère vous annonçait que "mon chéri, demain soir tu penseras bien à dire au revoir à ton ami Tom, on quitte l'Arkansas pour Las Vegas", et qu'elle vous attendait à la sortie de l'école avec la vieille camionnette remplie de vos quelques possessions le lendemain, on apprenait vite la signification des mots "dépaysement" et "acclimatation"...
Et le maître mot dans ces cas là était "exploration". Ce qu'il était précisément en train de faire, marchant d'un pas tranquille dans les allées de Sounansha Park. Et s'intéressant tout particulièrement aux massifs floraux. Beaucoup de fleurs étaient quelconques, mais il eut la surprise de trouver de la digitale. Bien entendu, les corolles étaient vides, les fées probablement en train de vaquer à leur occupations et de veiller à ce que le jardin se porte bien... Mais il serait intéressant de revenir à la nuit tombée, en espérant qu'elles auraient choisi les fleurs pourpres pour dormir...
Il en était donc à estimer la meilleure heure à laquelle il faudrait qu'il revienne pour son observation, quand il remarqua un peu plus loin un jeune homme sur le chemin. Un élève probablement, ou peut-être alors un membre du personnel ? Impossible de le déterminer à cette distance, mais il optait plutôt pour sa première idée. La personne qui s'avançait lentement, accompagnée d'un chien, semblait trop jeune pour travailler déjà.
Il se demanda un instant ce qu'il pouvait faire là, avant que les mots "discours" et "directeur" ne fassent irruption dans son esprit. Il avait dû lire ça sur une affiche du Hall, en allant chercher ses clefs. Peut-être que le jeune en revenait ? Ou alors il avait marché sur une herbe d'égarement, et avait perdu sa route ! S'il y avait des fées dans ce jardin, il y avait fort à parier que des pixies soient présents également...Et s'il avait perdu son chemin à cause d'une telle herbe, il n'y avait que deux solutions...
Résolu à aider la pauvre victime des lutins, il s'approcha donc du garçon, le hélant dès qu'il fut assez près pour attirer son attention. Parce qu'aussi étrange que ça puisse être, il ne l'avait pas encore remarqué...
"Hey gamin !"
Il parcourut rapidement les derniers mètres le séparant de l'étudiant présumé avant de reprendre avec un sourire.
"Tu n'as pas l'air de savoir tu vas où... Tu perdu ?"
Dichali Myers- Messages : 13
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Age : 42
Re: Perdre son chemin (PV Dichali)
Tsukiyo Cyan Mar 12 Jan - 0:58
Un léger crissement sur les gravillons du chemin. Un bruit à peine audible pour une oreille non avertie. Parfois, il bénissait ses sens exacerbés. Ces derniers pouvaient être très utiles, notamment lorsqu’il s’agissait de reconnaître quelqu’un à son odeur ou à sa voix. Comme un animal. Guère flatteur tout ça… Attention ! Il adorait Austral et le considérait à sa juste valeur ! Le canidé semblait même plus intelligent que certains de ses congénères humains…D’autres fois, il haïssait ses sens trop développés, témoins de la perte qu’il avait subie…
Un simple son. Et une petite lueur d’espoir. Petite. Toute. Petite. Pendant un quart de seconde. Espoir d’entendre son frère l’apostropher avant de le guider jusqu’aux chambres. Vraiment minuscule. La probabilité qu’il tombe par hasard sur Naosuke était vraiment infime. Aussi ne fut-il pas vraiment surpris lorsque retentit une voix inconnue…et à l’accent à couper au couteau.
Il s’était habitué à l’accent russe d’Alekseï. Ce dernier avait même un certain charme, une sonorité agréable…L’accent, pas Alekseï. En tout cas, il était sûr et certain d’une chose…Petit détail de grande importance. Le nouveau venu n’était définitivement pas russe. Et encore moins japonais.
Américain visiblement. Définitivement pas un élève. Quoi que…En dernière année peut-être. Non. Pas élève. Professeur ou Personnel. Et puis….Gamin ? Lui ? Il concédait n’être pas très grand avec son mètre soixante dix mais tout de même. Avait-il l’air d’un gosse ?....Ou bien l’Autre était simplement trop vieux peut-être…Hm…
Où il allait ? Bonne question…De ci, de là…Peut-être ici ou peut-être là-bas. Quelque part en tout cas. C’était un fait. Même s’il ne connaissait pas ce « quelque part ». Décidément, il détestait vraiment sa condition. Avoir un plan sous les yeux était beaucoup plus simple pour se guider.
Beaucoup, beaucoup plus simple…
_Je me suis en effet perdu alors que je me rendais aux dortoirs…
Réponse simple. Sans fioritures. Pas la peine de s’étendre devant un inconnu. Lui demander son chemin suffira amplement.
Austral patientait à ses pieds, et il fixait l’endroit où devait se tenir l’inconnu. Normalement. A quelques centimètres près. De toute façon ce n’était pas important n’est-ce pas ?
_Pourriez vous avoir l’obligeance de m’indiquer le chemin pour m’y rendre, s’il vous plait ?
Un simple son. Et une petite lueur d’espoir. Petite. Toute. Petite. Pendant un quart de seconde. Espoir d’entendre son frère l’apostropher avant de le guider jusqu’aux chambres. Vraiment minuscule. La probabilité qu’il tombe par hasard sur Naosuke était vraiment infime. Aussi ne fut-il pas vraiment surpris lorsque retentit une voix inconnue…et à l’accent à couper au couteau.
Il s’était habitué à l’accent russe d’Alekseï. Ce dernier avait même un certain charme, une sonorité agréable…L’accent, pas Alekseï. En tout cas, il était sûr et certain d’une chose…Petit détail de grande importance. Le nouveau venu n’était définitivement pas russe. Et encore moins japonais.
Américain visiblement. Définitivement pas un élève. Quoi que…En dernière année peut-être. Non. Pas élève. Professeur ou Personnel. Et puis….Gamin ? Lui ? Il concédait n’être pas très grand avec son mètre soixante dix mais tout de même. Avait-il l’air d’un gosse ?....Ou bien l’Autre était simplement trop vieux peut-être…Hm…
Où il allait ? Bonne question…De ci, de là…Peut-être ici ou peut-être là-bas. Quelque part en tout cas. C’était un fait. Même s’il ne connaissait pas ce « quelque part ». Décidément, il détestait vraiment sa condition. Avoir un plan sous les yeux était beaucoup plus simple pour se guider.
Beaucoup, beaucoup plus simple…
_Je me suis en effet perdu alors que je me rendais aux dortoirs…
Réponse simple. Sans fioritures. Pas la peine de s’étendre devant un inconnu. Lui demander son chemin suffira amplement.
Austral patientait à ses pieds, et il fixait l’endroit où devait se tenir l’inconnu. Normalement. A quelques centimètres près. De toute façon ce n’était pas important n’est-ce pas ?
_Pourriez vous avoir l’obligeance de m’indiquer le chemin pour m’y rendre, s’il vous plait ?
Tsukiyo Cyan- Messages : 10
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Age : 32
Re: Perdre son chemin (PV Dichali)
Dichali Myers Mar 19 Jan - 1:00
Son grand sourire toujours affiché en travers de son visage, Dichali observait l'étudiant (car définitivement, c'en était un, ou alors un personnel ou un professeur qui avait oublié de vieillir... Certaines fées avaient cet effet sur les hommes). Un garçon charmant qui devait faire fondre bien des coeurs, à condition qu'on apprécie le genre glaçon.
Car le gamin en était bien un... Un regard vide, une expression quelque peu figée, pour lui qui avait l'habitude d'amis sur le visages desquels on pouvait lire toutes les pensées, c'était étonnant. Pour le coup, c'était un beau glaçon... qui parlait d'une façon si ampoulée que l'américain eut du mal à comprendre que, en effet, il était perdu et avait besoin de retrouver son chemin...
"C'est ce que je pensais. Vous avez devoir marché sur une herbe d'égarement... C'est très dangereux... Il n'y a que deux façon de s'en sortir dans alors..."
Il jeta un bref coup d'oeil au chien, toujours aux côtés de son maître. Une belle bête, bien dressée et calme...
"Quand est seul, il faut se enlever ses habits et remettre ses habits à l'envers, ça trompe les pixies, elles ont lancé le charme sur l'herbe et on peut retrouver son chemin..."
Un chien... Un regard vide... Soudain, Dichali compris. Avec un léger retard, certes, mais il était habitué à voir des gens comme ce garçon avec une canne, pour les aider à marcher et éviter les pièges du terrain. Il devait avoir l'habitude de se débrouiller sans, à moins que son chien ne le prévienne d'une façon bien à lui des inégalités du sol... Dans tous les cas le constat était le même : le beau glaçon était manifestement aveugle...
"Mais vous avez pas à le faire, l'autre solution, c'est d'être trouvé par quelqu'un qui n'a pas été enchanté. Vous cherchez les dortoirs alors ?"
Lui même n'avait qu'un vague idée de l'endroit où pouvait bien se trouver le bâtiment dédié aux élèves. Mais contrairement au jeune homme face à lui, il pouvait lire les pancartes... Et contrairement au chien il pouvait les comprendre... Il avait donc toutes les chances de réussir dans cette mission d'orientation imprévue : guider un jeune aveugle jusqu'à sa chambre.
Un nouveau sourire vint remplacer l'autre sur son visage, alors qu'il ressongeait aux comics qu'il lisait dans sa jeunesse. Un en particulier parlait d'un super héros qui sauvait la ville tout en étant aveugle... Il ne savait pas si le gamin sauvait les villes tous les jours, mais il ne put s'ôter cette image de la tête, à savoir habillé d'un académique rouge. C'était ridicule, il le savait, mais cette pensée lui rendit tout de suite le glaçon plus sympathique, même s'il n'avait encore rien dit de plus.
"Je vais vous montrer. C'est pas dur."
Il posa alors sa main sur l'épaule du jeune homme, pour pouvoir le guider plus aisément. Bien sûr, il aurait pu lui tenir la main, ça aurait été plus pratique mais une petite voix lui soufflait que l'autre n'apprécierait peut-être pas.
"Au fait ! Je suis Dichali Myers, professeur de physique-chimie ! Mon prénom signifie celui qui parle beaucoup en amérindien, ma mère me l'a donné à ma naissance en voyant que je n'arrêtais pas de babiller..."
Il se tut, pour laisser le temps à l'élève de répondre, alors qu'il se mettait en route, empruntant le même chemin qu'il avait pris à l'aller.
Car le gamin en était bien un... Un regard vide, une expression quelque peu figée, pour lui qui avait l'habitude d'amis sur le visages desquels on pouvait lire toutes les pensées, c'était étonnant. Pour le coup, c'était un beau glaçon... qui parlait d'une façon si ampoulée que l'américain eut du mal à comprendre que, en effet, il était perdu et avait besoin de retrouver son chemin...
"C'est ce que je pensais. Vous avez devoir marché sur une herbe d'égarement... C'est très dangereux... Il n'y a que deux façon de s'en sortir dans alors..."
Il jeta un bref coup d'oeil au chien, toujours aux côtés de son maître. Une belle bête, bien dressée et calme...
"Quand est seul, il faut se enlever ses habits et remettre ses habits à l'envers, ça trompe les pixies, elles ont lancé le charme sur l'herbe et on peut retrouver son chemin..."
Un chien... Un regard vide... Soudain, Dichali compris. Avec un léger retard, certes, mais il était habitué à voir des gens comme ce garçon avec une canne, pour les aider à marcher et éviter les pièges du terrain. Il devait avoir l'habitude de se débrouiller sans, à moins que son chien ne le prévienne d'une façon bien à lui des inégalités du sol... Dans tous les cas le constat était le même : le beau glaçon était manifestement aveugle...
"Mais vous avez pas à le faire, l'autre solution, c'est d'être trouvé par quelqu'un qui n'a pas été enchanté. Vous cherchez les dortoirs alors ?"
Lui même n'avait qu'un vague idée de l'endroit où pouvait bien se trouver le bâtiment dédié aux élèves. Mais contrairement au jeune homme face à lui, il pouvait lire les pancartes... Et contrairement au chien il pouvait les comprendre... Il avait donc toutes les chances de réussir dans cette mission d'orientation imprévue : guider un jeune aveugle jusqu'à sa chambre.
Un nouveau sourire vint remplacer l'autre sur son visage, alors qu'il ressongeait aux comics qu'il lisait dans sa jeunesse. Un en particulier parlait d'un super héros qui sauvait la ville tout en étant aveugle... Il ne savait pas si le gamin sauvait les villes tous les jours, mais il ne put s'ôter cette image de la tête, à savoir habillé d'un académique rouge. C'était ridicule, il le savait, mais cette pensée lui rendit tout de suite le glaçon plus sympathique, même s'il n'avait encore rien dit de plus.
"Je vais vous montrer. C'est pas dur."
Il posa alors sa main sur l'épaule du jeune homme, pour pouvoir le guider plus aisément. Bien sûr, il aurait pu lui tenir la main, ça aurait été plus pratique mais une petite voix lui soufflait que l'autre n'apprécierait peut-être pas.
"Au fait ! Je suis Dichali Myers, professeur de physique-chimie ! Mon prénom signifie celui qui parle beaucoup en amérindien, ma mère me l'a donné à ma naissance en voyant que je n'arrêtais pas de babiller..."
Il se tut, pour laisser le temps à l'élève de répondre, alors qu'il se mettait en route, empruntant le même chemin qu'il avait pris à l'aller.
Dichali Myers- Messages : 13
Date d'inscription : 29/12/2009
Age : 42
Re: Perdre son chemin (PV Dichali)
Tsukiyo Cyan Dim 24 Jan - 1:04
Tic tac tic tac tic tac. Tic. Tac. Tic. Tac ? Des secondes qui s’égrènent lentement, qui se transforment en minutes. Tic. Et une réponse qui tarde, se laisse prendre au piège du temps qui passe. Tac. Une réponse qui se perd comme…lui ? Herbe d’égarement ? Confusion. Qu’est-ce que c’était ? Incompréhension. Mais pas due à la façon de parler de l’étranger.
Tic tac, l’heure tourne…
_Je crains de ne pas comprendre…
Un masque qui a bien du mal à rester en place. Cachant tant bien que mal la stupeur d’un petit glaçon. Et un cerveau qui tente de décrypter les paroles de son interlocuteur. Pixies ? Mettre ses vêtements à l’envers ? Qu’est-ce que… ? Etait-ce une blague ou venait-il de tomber sur un illuminé ?
Un rêve…Ou une hallucination. Au choix. Lequel était le mieux ? Le pire ?…Il allait se réveiller et se rendre compte qu’il était seul. Que personne ne lui parlait. Surtout pas un doux dingue. Et un miracle allait arriver et Austral le raccompagnerait aux dortoirs. Par miracle…Mais les miracles n’existent pas, n’est-ce pas ? C’est comme les pixies. Ce sont juste des histoires pour endormir les enfants.
Do, do, l’enfant do…
…Que quelqu’un le sorte de là !
_Oui, pouvez-vous m’y conduire s’il vous plait ?
Mort dans l’âme. Résignation. Cacher son désarroi. L’homme était son seul espoir de retrouver son chemin de toute façon. Le supporter quelques minutes n’allait pas le tuer, loin de là. Si ? Non, bien sûr que non. Survivre était ce qu’il faisait de mieux. Nuit après nuit. Cauchemar après cauchemar. Il survivait toujours aux souvenirs.
Dans son éternelle nuit…
Je perds. Tu perds. Il perd. Nous perdons. Vous perdez…Ils gagnent. Les souvenirs étaient toujours plus forts que lui, quoi qu’il fasse. Malgré le temps. Tic Tac. Le temps ne guérit pas les blessures. Bêtises. Mensonges. Les gens ne vivraient pas continuellement dans la souffrance sinon. Il ne vivrait pas dans cette souffrance.
_Je vous remercie.
Tension. Main qui se crispe dans le doux poil d’Austral. Qui grogne un peu. Son Maitre avait des problèmes ? Un problème ? Non. Juste une main sur son épaule. Il n’avait jamais aimé être touché. Il n’était pas tactile. Ce n’était qu’un problème mineur. Pas de quoi faire un carnage n’est-ce pas ?...
Ôte ta patte de là !!!
Un…professeur ?...Depuis quand on engageait ce genre d’hurluberlu pour enseigner ? Heureusement, il n’avait pas pris physique-chimie…
Il parle. Parle. Parle. Ne se tait-il jamais ? Son prénom lui allait bien, tiens. Mais peut-être devait-il lui retourner la politesse…Que cela était ennuyeux.
_Je me nomme Tsukiyo Cyan, je suis étudiant.
Tic Tac Tic Tac. Le temps avance et n’attend pas…
Tic…
Tac.
Tic tac, l’heure tourne…
_Je crains de ne pas comprendre…
Un masque qui a bien du mal à rester en place. Cachant tant bien que mal la stupeur d’un petit glaçon. Et un cerveau qui tente de décrypter les paroles de son interlocuteur. Pixies ? Mettre ses vêtements à l’envers ? Qu’est-ce que… ? Etait-ce une blague ou venait-il de tomber sur un illuminé ?
Un rêve…Ou une hallucination. Au choix. Lequel était le mieux ? Le pire ?…Il allait se réveiller et se rendre compte qu’il était seul. Que personne ne lui parlait. Surtout pas un doux dingue. Et un miracle allait arriver et Austral le raccompagnerait aux dortoirs. Par miracle…Mais les miracles n’existent pas, n’est-ce pas ? C’est comme les pixies. Ce sont juste des histoires pour endormir les enfants.
Do, do, l’enfant do…
…Que quelqu’un le sorte de là !
_Oui, pouvez-vous m’y conduire s’il vous plait ?
Mort dans l’âme. Résignation. Cacher son désarroi. L’homme était son seul espoir de retrouver son chemin de toute façon. Le supporter quelques minutes n’allait pas le tuer, loin de là. Si ? Non, bien sûr que non. Survivre était ce qu’il faisait de mieux. Nuit après nuit. Cauchemar après cauchemar. Il survivait toujours aux souvenirs.
Dans son éternelle nuit…
Je perds. Tu perds. Il perd. Nous perdons. Vous perdez…Ils gagnent. Les souvenirs étaient toujours plus forts que lui, quoi qu’il fasse. Malgré le temps. Tic Tac. Le temps ne guérit pas les blessures. Bêtises. Mensonges. Les gens ne vivraient pas continuellement dans la souffrance sinon. Il ne vivrait pas dans cette souffrance.
_Je vous remercie.
Tension. Main qui se crispe dans le doux poil d’Austral. Qui grogne un peu. Son Maitre avait des problèmes ? Un problème ? Non. Juste une main sur son épaule. Il n’avait jamais aimé être touché. Il n’était pas tactile. Ce n’était qu’un problème mineur. Pas de quoi faire un carnage n’est-ce pas ?...
Ôte ta patte de là !!!
Un…professeur ?...Depuis quand on engageait ce genre d’hurluberlu pour enseigner ? Heureusement, il n’avait pas pris physique-chimie…
Il parle. Parle. Parle. Ne se tait-il jamais ? Son prénom lui allait bien, tiens. Mais peut-être devait-il lui retourner la politesse…Que cela était ennuyeux.
_Je me nomme Tsukiyo Cyan, je suis étudiant.
Tic Tac Tic Tac. Le temps avance et n’attend pas…
Tic…
Tac.
Tsukiyo Cyan- Messages : 10
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Re: Perdre son chemin (PV Dichali)
Dichali Myers Jeu 28 Jan - 14:51
Haaa, la face sombre des héros... Toujours le même cliché : taciturne, parlant peu, dans le genre "je sauve le monde et je suis tous les jours à la une des journaux mais chuuuuuuut je veux pas que ça se sache parce que je suis modeste moi" ou alors le contraire, le gentil super-héros gaffeur, que personne ne croirait s'il devait sauver la Terre une nouvelle fois...
Eh bien son mini Daredevil était du genre taciturne. Vraiment, très, très taciturne. Pas bavard... Et toujours trop poli pour lui. Mais bon, petit héros deviendra grand, les caractères de super-héros étaient des trucs innés apparemment. Et à en juger par ses premiers mots, il était aussi du genre à ne croire que ce qu'il voyait... Enfin, plutôt une personne cartésienne parce que sinon il ne devait pas croire grand chose vu sa situation...
Encore un qui doutait de l'existence du petit peuple. Dichali avait l'habitude, c'était pas comme si on ne lui avait pas rabâché depuis sa plus tendre enfance que les fées n'existaient pas et qu'il devait arrêter de rêver. Ces gens ne savaient pas ce qu'ils loupaient, évidemment, mais ses tentatives pour leur expliquer le magique de la chose s'étaient toujours heurtées à un mur infranchissable. Et son petit doigt lui soufflait que le gosse qu'il était en train de guider n'avait pas un, mais au moins une dizaine de ces murs...
Parce qu'il était sacrément coincé, pour sûr. Il avait remarqué la légère crispation, le chien qui avait soudainement relevé la tête. Peut-être le gosse n'aimait-il pas être touché, qu'il aurait dû le prévenir qu'il allait mettre sa main sur son épaule mais... ou allait le monde si on ne pouvait même plus faire ce genre de petits gestes ?
Lui en tout cas se sentirait perdu dans un tel univers... Ne pas toucher les autres... Ne pas voir leurs sentiments sur leur visage... Ce serait comme vivre dans une grande salle aseptisée, entourée de machines. Tout ce qu'il détestait. Le monde avait besoin d'un peu de folie pour respirer !
"Tsukiyo Cyan ? Tu dois être japonais avec un nom pareil, non ? En tout cas c'est joli, cyan c'est la couleur d'un bleu que j'aime beaucoup !"
Il se tut de nouveau quelques instants. S'il voulait apprivoiser le glaçon, il vaudrait mieux ne pas parler de trop. C'était une chose contre nature, mais il pouvait bien faire un petit effort, non ? Ce serait dommage de se faire détester dès son premier jour par un élève de l'académie...
"Au fait, quel est le numéro de ta chambre, tu le connais ? C'est pas que je sois curieux ou quoi, c'est juste que ce sera mieux si je t'amène là bas directement... Je sais pas s'ils ont prévu une inscription en braille sur ta porte... Tu sais lire le braille hein ? Sinon ça doit être galère pour étudier..."
Les gazouillis des oiseaux furent alors accompagnés par le babil de Dichali, qui parlait de tout et de rien, de ce qu'il voyait, de fées et de gnomes jardiniers, tout en continuant à le guider, la main toujours sur l'épaule. Oui, Dichali était bavard... Et il n'y avait probablement personne sur terre qui portait son nom mieux que lui. Tant pis pour le mini Daredevil taciturne...
Eh bien son mini Daredevil était du genre taciturne. Vraiment, très, très taciturne. Pas bavard... Et toujours trop poli pour lui. Mais bon, petit héros deviendra grand, les caractères de super-héros étaient des trucs innés apparemment. Et à en juger par ses premiers mots, il était aussi du genre à ne croire que ce qu'il voyait... Enfin, plutôt une personne cartésienne parce que sinon il ne devait pas croire grand chose vu sa situation...
Encore un qui doutait de l'existence du petit peuple. Dichali avait l'habitude, c'était pas comme si on ne lui avait pas rabâché depuis sa plus tendre enfance que les fées n'existaient pas et qu'il devait arrêter de rêver. Ces gens ne savaient pas ce qu'ils loupaient, évidemment, mais ses tentatives pour leur expliquer le magique de la chose s'étaient toujours heurtées à un mur infranchissable. Et son petit doigt lui soufflait que le gosse qu'il était en train de guider n'avait pas un, mais au moins une dizaine de ces murs...
Parce qu'il était sacrément coincé, pour sûr. Il avait remarqué la légère crispation, le chien qui avait soudainement relevé la tête. Peut-être le gosse n'aimait-il pas être touché, qu'il aurait dû le prévenir qu'il allait mettre sa main sur son épaule mais... ou allait le monde si on ne pouvait même plus faire ce genre de petits gestes ?
Lui en tout cas se sentirait perdu dans un tel univers... Ne pas toucher les autres... Ne pas voir leurs sentiments sur leur visage... Ce serait comme vivre dans une grande salle aseptisée, entourée de machines. Tout ce qu'il détestait. Le monde avait besoin d'un peu de folie pour respirer !
"Tsukiyo Cyan ? Tu dois être japonais avec un nom pareil, non ? En tout cas c'est joli, cyan c'est la couleur d'un bleu que j'aime beaucoup !"
Il se tut de nouveau quelques instants. S'il voulait apprivoiser le glaçon, il vaudrait mieux ne pas parler de trop. C'était une chose contre nature, mais il pouvait bien faire un petit effort, non ? Ce serait dommage de se faire détester dès son premier jour par un élève de l'académie...
"Au fait, quel est le numéro de ta chambre, tu le connais ? C'est pas que je sois curieux ou quoi, c'est juste que ce sera mieux si je t'amène là bas directement... Je sais pas s'ils ont prévu une inscription en braille sur ta porte... Tu sais lire le braille hein ? Sinon ça doit être galère pour étudier..."
Les gazouillis des oiseaux furent alors accompagnés par le babil de Dichali, qui parlait de tout et de rien, de ce qu'il voyait, de fées et de gnomes jardiniers, tout en continuant à le guider, la main toujours sur l'épaule. Oui, Dichali était bavard... Et il n'y avait probablement personne sur terre qui portait son nom mieux que lui. Tant pis pour le mini Daredevil taciturne...
Dichali Myers- Messages : 13
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Re: Perdre son chemin (PV Dichali)
Tsukiyo Cyan Jeu 4 Fév - 23:40
_Oui je suis japonais, mais ma mère est anglaise.
Bleu. Bleu. Cyan. Bleu…Oh bien sûr, le compliment était là. Quelque part. Sûrement. Mais pour lui, la notion de couleur avait disparu depuis bien longtemps. Longtemps. Trop longtemps. Il avait su, un jour. Avant. Peu de gens y font attention pourtant. Pour eux, les couleurs sont tellement banales…Pourquoi s’extasier devant une chose que l’on voit tous les jours, hm? Les humains étaient stupides : à vouloir aller toujours trop vite, ils ne faisaient plus attention à la beauté de ce qui les entourait…Ces choses qui n’existent jamais tant, que le manque qu’elles ont laissé…
Bonne nuit petit, j’éteins la lumière…
Les couleurs…Un de ses plus grands regrets peut-être. Plus de couleurs : toutes mortes, disparues de son esprit. Jamais plus. Tout en noir et…noir. Plus d’émerveillement enfantin face à un arc-en-ciel. Plus de rire en essayant de repeindre le visage de son frère dans son sommeil. Plus de larmes devant une lumière trop éblouissante. Douloureusement belle.
Plus…
Rien.
Mais une sournoise revient. Insidieuse. Agressive. Rouge. Rouge. Flamme cramoisie. Qui brûle tout. Détruit tout. Absolument tout. Rouge et noir. Feu et nuit. Ironique. Ses seuls souvenirs de ces merveilleuses couleurs revenaient lors de ces cauchemars. Hantant son sommeil. Traîtresse écarlate. Ah ! Cela devait grandement l’amuser, la perfide…Lui qui chérissait tant ces précieux éclats de vie, qui jalousait ceux pouvant les distinguer sans les apprécier…La seule qui se rappelait à son bon souvenir était celle qu’il haïssait le plus. Détestable princesse vermeille.
A bien y réfléchir, le carmin avait toujours été associé à des tragédies : Petit Chaperon Rouge s’était fait dévorer tout cru par le grand méchant loup. Bon appétit Monsieur Loup. Des dizaines de personnes décédaient chaque jour en baignant dans leur sang. Ca faisait désordre…un peu. Et combien d’incendies ravageaient tout sur leur passage, léchant avidement ce qu’ils pouvaient de leurs langues rougeoyantes et brûlantes ? Et certains aimaient le feu ? Les fous !
Colère. Rage. Haine. Envers la vicieuse qui lui avait tout pris. Innocence, enfance…Tout. Pour le laisser tomber dans des abîmes sans fin, toujours plus sombres. Seul et malheureux. Une obscurité qui refermait ses bras sur son corps, lui ôtant la vue…et sur son cœur. Froid. Trop froid. Petit organe glacé qui continuait de battre malgré la douleur.
La traîtresse avait récidivé et il y avait échappé de justesse. Encore une fois. A croire que dans une vie antérieure, il avait offensé la belle flamboyante. Vengeresse. Comme une amante délaissée. Abandonnée.
Dangereuse
Mais il ne la laisserait pas gagner, non. Deux fois elle avait joué avec sa vie. Deux échecs. Cuisants…littéralement. Il était un adversaire coriace. Entêté. Jouer, c’était son truc. Il était doué pour ça. Jouer la comédie, se jouer de…
Joue.
Joue avec moi.
Je suis là, derrière toi.
Me vois-tu ?
Cherche, trouve moi…Je suis là.
Touché. C’est moi le chat.
Je vais t’attraper…et prendre ma revanche sur toi.
Elle n’avait laissé qu’un animal blessé. Avec un incroyable instinct de survie. Pas de héros. Pas de collants, de cape ou d’accoutrement ridicule. Pas de courage. Juste un chat terrorisé qui lutterait jusqu’au bout pour survivre. On dit que les chats ont neuf vies…La belle incendiaire n’a pas fini d’en baver.
L’angoisse. La peine. Les cauchemars. Des compagnons de voyage, presque de fidèles amis maintenant. Beaucoup trop présents. Mais le temps fait des habitudes. On finit par les tolérer, ces parasites quotidiens. Les accepter ? Non, et puis quoi encore ?...Vivre avec. Ce qu’il faisait depuis dix ans maintenant. La garce ne l’aurait pas en réveillant ses démons.
Foi de chat !
_Si je me souviens bien, ma chambre est la numéro 7…Et bien évidemment, je sais lire le braille.
Quant à savoir s’il y avait des inscriptions en braille sur sa porte de chambre ou sur les panneaux…Il demanderait à Naosuke le moment venu.
…Un petit silence, uniquement brisé par les pépiements des oiseaux. Avant qu’un flot ininterrompu de mots n’envahisse ses pauvres oreilles. Des assemblages de lettres plus ou moins longs qui couvraient le bruit des volatiles. Le professeur était bavard. Pire qu’un oisillon réclamant à manger. Bruyant.
Heureusement pour lui, petit moineau n’avait pas une voix désagréable. Quelqu’un, quelque part, avait eu pitié de ses tympans. Il écoutait distraitement le babillement du professeur excentrique, essayant d’oublier la main sur son épaule qui le guidait. L’intruse. Les siennes étaient fermement serrées sur la laisse d’Austral. Bon toutou qui marchait aux pieds de son maitre à son rythme.
Laissez-moi mon espace vital !
Une question cependant. Intrigante. Il avait cru que son guide improvisé était un peu fou. Les pixies, les fées, les lutins et autres créatures folkloriques…Ce n’était que des légendes. Pourtant le professeur avait l’air d’y croire dur comme fer. C’était…étrange.
_Excusez moi, Professeur Myers…Croyez-vous vraiment en toutes ces créatures ?...
La curiosité tue.
Bleu. Bleu. Cyan. Bleu…Oh bien sûr, le compliment était là. Quelque part. Sûrement. Mais pour lui, la notion de couleur avait disparu depuis bien longtemps. Longtemps. Trop longtemps. Il avait su, un jour. Avant. Peu de gens y font attention pourtant. Pour eux, les couleurs sont tellement banales…Pourquoi s’extasier devant une chose que l’on voit tous les jours, hm? Les humains étaient stupides : à vouloir aller toujours trop vite, ils ne faisaient plus attention à la beauté de ce qui les entourait…Ces choses qui n’existent jamais tant, que le manque qu’elles ont laissé…
Bonne nuit petit, j’éteins la lumière…
Les couleurs…Un de ses plus grands regrets peut-être. Plus de couleurs : toutes mortes, disparues de son esprit. Jamais plus. Tout en noir et…noir. Plus d’émerveillement enfantin face à un arc-en-ciel. Plus de rire en essayant de repeindre le visage de son frère dans son sommeil. Plus de larmes devant une lumière trop éblouissante. Douloureusement belle.
Plus…
Rien.
Mais une sournoise revient. Insidieuse. Agressive. Rouge. Rouge. Flamme cramoisie. Qui brûle tout. Détruit tout. Absolument tout. Rouge et noir. Feu et nuit. Ironique. Ses seuls souvenirs de ces merveilleuses couleurs revenaient lors de ces cauchemars. Hantant son sommeil. Traîtresse écarlate. Ah ! Cela devait grandement l’amuser, la perfide…Lui qui chérissait tant ces précieux éclats de vie, qui jalousait ceux pouvant les distinguer sans les apprécier…La seule qui se rappelait à son bon souvenir était celle qu’il haïssait le plus. Détestable princesse vermeille.
A bien y réfléchir, le carmin avait toujours été associé à des tragédies : Petit Chaperon Rouge s’était fait dévorer tout cru par le grand méchant loup. Bon appétit Monsieur Loup. Des dizaines de personnes décédaient chaque jour en baignant dans leur sang. Ca faisait désordre…un peu. Et combien d’incendies ravageaient tout sur leur passage, léchant avidement ce qu’ils pouvaient de leurs langues rougeoyantes et brûlantes ? Et certains aimaient le feu ? Les fous !
Colère. Rage. Haine. Envers la vicieuse qui lui avait tout pris. Innocence, enfance…Tout. Pour le laisser tomber dans des abîmes sans fin, toujours plus sombres. Seul et malheureux. Une obscurité qui refermait ses bras sur son corps, lui ôtant la vue…et sur son cœur. Froid. Trop froid. Petit organe glacé qui continuait de battre malgré la douleur.
La traîtresse avait récidivé et il y avait échappé de justesse. Encore une fois. A croire que dans une vie antérieure, il avait offensé la belle flamboyante. Vengeresse. Comme une amante délaissée. Abandonnée.
Dangereuse
Mais il ne la laisserait pas gagner, non. Deux fois elle avait joué avec sa vie. Deux échecs. Cuisants…littéralement. Il était un adversaire coriace. Entêté. Jouer, c’était son truc. Il était doué pour ça. Jouer la comédie, se jouer de…
Joue.
Joue avec moi.
Je suis là, derrière toi.
Me vois-tu ?
Cherche, trouve moi…Je suis là.
Touché. C’est moi le chat.
Je vais t’attraper…et prendre ma revanche sur toi.
Elle n’avait laissé qu’un animal blessé. Avec un incroyable instinct de survie. Pas de héros. Pas de collants, de cape ou d’accoutrement ridicule. Pas de courage. Juste un chat terrorisé qui lutterait jusqu’au bout pour survivre. On dit que les chats ont neuf vies…La belle incendiaire n’a pas fini d’en baver.
L’angoisse. La peine. Les cauchemars. Des compagnons de voyage, presque de fidèles amis maintenant. Beaucoup trop présents. Mais le temps fait des habitudes. On finit par les tolérer, ces parasites quotidiens. Les accepter ? Non, et puis quoi encore ?...Vivre avec. Ce qu’il faisait depuis dix ans maintenant. La garce ne l’aurait pas en réveillant ses démons.
Foi de chat !
_Si je me souviens bien, ma chambre est la numéro 7…Et bien évidemment, je sais lire le braille.
Quant à savoir s’il y avait des inscriptions en braille sur sa porte de chambre ou sur les panneaux…Il demanderait à Naosuke le moment venu.
…Un petit silence, uniquement brisé par les pépiements des oiseaux. Avant qu’un flot ininterrompu de mots n’envahisse ses pauvres oreilles. Des assemblages de lettres plus ou moins longs qui couvraient le bruit des volatiles. Le professeur était bavard. Pire qu’un oisillon réclamant à manger. Bruyant.
Heureusement pour lui, petit moineau n’avait pas une voix désagréable. Quelqu’un, quelque part, avait eu pitié de ses tympans. Il écoutait distraitement le babillement du professeur excentrique, essayant d’oublier la main sur son épaule qui le guidait. L’intruse. Les siennes étaient fermement serrées sur la laisse d’Austral. Bon toutou qui marchait aux pieds de son maitre à son rythme.
Laissez-moi mon espace vital !
Une question cependant. Intrigante. Il avait cru que son guide improvisé était un peu fou. Les pixies, les fées, les lutins et autres créatures folkloriques…Ce n’était que des légendes. Pourtant le professeur avait l’air d’y croire dur comme fer. C’était…étrange.
_Excusez moi, Professeur Myers…Croyez-vous vraiment en toutes ces créatures ?...
La curiosité tue.
Tsukiyo Cyan- Messages : 10
Date d'inscription : 09/12/2009
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